Naruto RPG

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    « Ne recherche rien en dehors de toi-même » | Gozen Tomoe, chroniques d'une Onna-Bugeisha désavouée.

    Gozen Tomoe
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    « Ne recherche rien en dehors de toi-même » | Gozen Tomoe, chroniques d'une Onna-Bugeisha désavouée. Empty « Ne recherche rien en dehors de toi-même » | Gozen Tomoe, chroniques d'une Onna-Bugeisha désavouée.

    Message par Gozen Tomoe Lun 25 Fév - 11:29

    Informations




    • Nom: Gozen
    • Prénom: Tomoe
    • Surnom:
    • Âge: 28 ans
    • Sexe: Féminin
    • Village: Aucun
    • Origine: Tetsu no Kuni
    • Rang: Rônin, ex-Jikisan Hatamoto (Garde du Shogun)

    Compétences




    • Affinités: Aucune
    • Spécialités : Taijutsu, Bukijutsu, Hachimon, Iroujutsu, Kankakujutsu, Fuinjutsu
    • Équipement: Un Naginata et un Nodachi scellés dans des tatouages présents sur ses poignets. Un katana et un wakizashi en permanence portés à la ceinture.

    Physique




    • Avatar: YoRHa Type A No.2 – Nier: Automata
    • Taille: 165cm
    • Poids: 60 kilos
    • Cheveux: D’argent, longs et fins.
    • Yeux: D’un bleu clair et perçant.
    • Signe(s) distinctif(s): Jadis, Tomoe revêtait souvent une armure typique de samouraï, dont le casque est orné de l’armoirie du Shogun dont elle fut jadis la vassale, une libellule dorée. Bien qu’elle ne porte plus cet équipement, l’onna-bugeisha s’est faite tatouer cette même armoirie dans le dos, portant ainsi une trace indélébile de son passé afin de ne pas reproduire les erreurs qui l’ont conduite à recevoir nombre de cicatrices.

    Mental



    „Tu peux abandonner ton propre corps, mais n’abandonne jamais ton honneur. “

    L’astre solaire entamait sa descente, au sein du firmament. Bien loin des terres ou les us et coutumes shinobis étaient connus et pratiqués de tous, un pays se voyait lentement traversé d’une rumeur qui ne manquerait pas de raviver un soulèvement des clans vassaux contre le gouvernement décapité, qui déboucherait une fois de plus en un conflit ravageur pour le monde. La guerre qui ne tarderait pas à éclater était responsabilité d’une seule et unique personne, qui avait pris la fuite sitôt son méfait accompli. Cette même personne, ayant réussi à échapper à ses poursuivants en dépit de ses blessures, avait mis plusieurs heures qui lui semblèrent interminables avant de parvenir à la frontière de sa terre natale, et de se voir confrontée à un dilemme. Si aller plus loin signifiait renoncer à tout espoir de retour parmi les siens, revenir en arrière signifiait devoir répondre de son crime qu’elle ne considérait pas comme tel. Une question épineuse qui ne lui tarauda l’esprit que peu de temps. Dos tourné à la neige recouvrant son pays d’origine, dressée face à une chaîne de montagnes qui se perdait à l’horizon, ses sens avaient d’ores et déjà été sollicités bien plus que de raison aujourd’hui, si bien qu’elle ne remarqua pas avoir été traquée par un des limiers de son ancien maître. Ce dernier, s’efforçant d’être le plus silencieux possible, pris tout de même soin d’annoncer sa présence avant de sommer la fugitive de se rendre, non sans avoir préalablement placé la pointe de sa lame sur la nuque de cette dernière. Ereintée, voyant sa vie ne tenir qu’à un fil, la guerrière en fuite n’eut que quelques mots à l’encontre de son poursuivant. Son ton résigné trahissait une certaine acceptation de son sort, bien qu’elle n’eût pas réellement envie de voir son parcours s’achever ici.

    « Je me doutais bien que vous ne pouviez que me rattraper, si loin cette tâche aurait dû vous conduire. Avez-vous seulement conscience du fait que vous vous apprêtez à mettre fin à une vie dont vous êtes vous-même responsable, Ieyasu-dono ? Cela ne fait pourtant que trois mois que je vous l’ai annoncé et vous auriez déjà oublié que je porte votre enfant ? Celui-là même sur lequel vous avez juré de veiller, peu importe ce que cela vous coûterait ? »



    L’homme plissa légèrement les yeux, sans pour autant relâcher son emprise sur l’arme menaçant la vie de sa compagne. Après un silence pesant, dans cette nature figée, le samouraï pris enfin la parole :

    « Comment pourrais-je oublier cela, Tomoe-fujin ? Le souvenir de notre descendance ne m’a jamais quitté, tout comme celui de l’épouse aimante, a la volonté ardente de périr en protégeant son seigneur. Hélas, cette femme honorable que j’ai côtoyée par le passé semble ne plus être…qu’une pendarde qui a manqué au plus sacré de ses devoirs. C’est pourquoi ma mission est de faire fi des sentiments que je peux lui porter, afin de la supprimer. »


    « Votre Loyauté est réellement infaillible. Savez-vous seulement pourquoi en suis-je venue à supprimer notre Shogun ? Je l’ai fait car j’estimais que c’était la décision la plus juste qui soit. Vous qui ne faites pas partie de sa garde rapprochée, une place qui est, étonnamment, exclusivement réservée aux Bugeishas, n’aviez pas à subir son harcèlement dépravateur de façon quotidienne. »


    « Insinuez-vous que notre général se serait adonné à des bassesses indignes de son Honneur ? Cela me paraît une excuse montée de toutes pièces pour justifier un acte mécréant. Puisque vous refusez de laver votre honneur par vos propres moyens, et persistez dans la voie du mensonge, je n’ai plus qu’à rapporter votre tête aux proches de nôtre défunt maître. »


    La main du guerrier ne tremblait nullement, à mesure qu’elle décollait son arme de la nuque de la traîtresse. S’apprêtant à être exécutée, la rônin impassible adressa à son conjoint ce qui avait des allures de dernière volonté.

    « Je n’ai certes pas accompli le suicide rituel, mais est-ce une raison pour me supprimer si lâchement qu’en m’attaquant dans le dos ? Si absurde que cela puisse vous paraître, je tiens à mon honneur. C’est pour cela que je n’ai jamais cédé, contrairement aux autres Bugeishas à son service, au chantage du Shogun. Cette situation a été au beau fixe pendant bien longtemps, jusqu’à ce triste jour qu’est aujourd’hui, ou je me suis décidée à lui interdire de réitérer tel comportement à mon égard, lui annonçant par la même que je portais votre enfant. Son excès de rage, conséquence de cette nouvelle, est ce qui m’a poussé à le tuer. Je ne pouvais le laisser porter atteinte à la vie d’un être humain qui attends encore de naître. Si vous comprenez mon geste, j’espère que vous me ferez l’honneur d’un duel en bonne et due forme ? Il serait malvenu que nous perdions tout deux notre dignité de combattant dans un acte dénué de courage. »


    L’homme figea son arme, à quelques millimètres seulement de la nuque de la bugeisha, qu’il jaugea du regard un instant, avant de consentir. Il recula de quelques pas, rassemblant sa concentration et empoignant fermement son arme. S’il devait venger la mort de son maître, ce devait être fait de façon honorable et non par une basse sournoiserie. Ce combat lui était désavantageux, compte tenu du fait qu’il faisait face à une guerrière plus expérimentée, mais avait-il une option autre que d’en arriver là ?

    Les deux amants se faisaient face, chacun muni des armes dont ils avaient la meilleure maîtrise. Le katana symbolique des samouraïs face au naginata symbolique des bugeishas. Autour d’eux, le temps semblait toujours figé, comme si la nature elle-même prêtait une attention particulière à l’issue de l’affrontement qui s’amorçait. Et d’un élan commun, le binôme entama la lutte qui le fractionnerait.

    De longues heures durantes, à la frontière du pays du Fer, d’intenses éclats métalliques résonnèrent, rompant la quiétude naturelle du lieu que le conflit commençait à sérieusement endommager. Des pierres tailladées délimitaient une zone jonchée d’arbres sectionnés net, tandis que le manteau blanc se voyait çà et là immaculé de nuances de rouges plus ou moins prononcées. Durant cette lutte forcée, les deux participants s’étaient mutuellement blessés à de nombreuses reprises. Leurs vêtements empreints d’hémoglobine n’étaient plus guère que des guenilles déchiquetées, et le sang ruisselant des plaies présentes sur toute la partie supérieure de leurs corps respectifs avait congelé depuis bien longtemps déjà. Au terme d’une énième passe d’armes, ils n’avaient plus que la force nécessaire pour qu’aucun d’eux ne s’écroule face à l’autre, mettant ainsi un terme prématuré à ce duel. Cette issue-là aurait pourtant été préférable à ce qu’il est réellement advenu. Dans un ultime élan de dévotion, Ieyasu préféra, sachant qu’il ne survivrait pas à ses blessures s’il revenait en l’état, chargea une dernière fois sa moitié, qui n’eut que le temps et l’énergie de reprendre sa garde, réhaussant légèrement la pointe de son arme. L’extrémité du Naginata se vit bientôt transpercer le corps de l’époux de sa manieuse, qui vint de sa lame transpercer le ventre de la bugeisha. Figés dans cette position, tout deux plièrent finalement le genou face à l’autre. Exténués, les deux amants s’adressèrent un regard dénué d’hostilité quelconque, le premier depuis leurs retrouvailles en ce lieu. La femme mis quelques instants à réaliser ce que son conjoint avait cherché à faire en l’attaquant ainsi. Sans relâcher son arme, elle consacra une de ses mains à tenter de compresser l’afflux de sang qui s’écoulait de sa plaie béante à l’estomac. Une blessure qui lui coûterait bien plus que du sang, de la douleur et une cicatrice.

    « Ieyasu…pourquoi ? Ne désirais-tu pas cet enfant au point de le supprimer de tes propres mains ? »


    La tête basse, à court d’énergie, et le cœur transpercé par l’arme de sa compagne, le samouraï ne parvint qu’à murmurer la réponse, sur un rythme faiblissant.

    « Je savais que mes chances de te vaincre étaient minces, aussi me suis-je lancé à corps perdu dans cette entreprise…mais tu sais bien que je suis fils unique du clan Takeda. Quitte à combattre pour l’honneur du nom qui est le mien, je voulais être sûr d’emporter tout ce que ce nom aurait pu engendrer d’honteux par ma faute, afin de préserver le statut de ma famille. Toi qui es une Gozen, tu ne peux pas comprendre ça, mais certaines familles rêvent d’indépendance, de n’avoir personne d’autre à servir que leurs propres intérêts. Je ne voulais pas être fautif de la naissance d’un enfant qui se retrouverait tiraillé entre ces deux visions du monde. »


    Au fil de ses paroles, le guerrier s’affaissait, volontairement sur le corps de la bugeisha.

    « Permets moi d’humer une dernière fois l’odeur d’une victoire amplement méritée…je n’en ai certainement pas la légitimité, mais j’aimerais que tu m’accordes une dernière blessure, plus violente encore. Transperce-moi le ventre à ton tour. Je n’ai pas été apte à te vaincre, et même si je n’en ai plus la force, j’aimerais mourir dignement. Me feras-tu l’honneur de réaliser le jumonji-giri sur ma personne, en mon nom, Dame Tomoe ? »


    Le silence s’installa. Tout ce que la Bugeisha parvenait à entendre était la respiration bruyante de son conjoint, qui reposait contre elle. Même si elle avait piétiné son honneur d’elle-même en manquant à son devoir de Fidélité envers son général, il lui en restait suffisamment pour s’interdire de verser quelconque larme en cette situation. Elle resta assise de longues minutes, pansant ses plaies les plus graves du mieux qu’il lui était possible avec ses maigres connaissances en ninjutsu médical, avant de se redresser face au cadavre de son amant, dont elle extirpa son arme. Observant la dépouille avec son impassibilité habituelle, sa préoccupation était toujours de refermer sa plaie béante, la plus coûteuse à ses yeux. Méthodiquement, armée de son wakizashi Muramasa, elle s’était affairée à entailler son conjoint à deux reprises selon sa volonté, et n’avait su résister à son désir d’offrir une sépulture décente à l’homme qui aura su saisir à vif l’intérêt d’un noble cœur de guerrière comme le sien. Sépulture devant laquelle la bugeisha aura passé la nuit entière à se recueillir et à guérir lentement. En mémoire de son défunt être aimé et de leur descendance.

    Histoire



    Elle n’avait fait que ce qui lui semblait juste, et s’était battue pour vivre car il ne lui semblait pas encore bon de mourir. Ce fut la première pensée qui lui vint à l’esprit lorsque le jour se leva de nouveau sur sa patrie. Lui aussi n’avait fait que ce qui lui semblait juste, et ainsi en étaient-ils venus à s’entretuer. Pour l’honneur d’un homme auquel ni lui ni elle n’étaient affiliés autrement que par une tradition vieille comme leur monde. Tradition qui lui paraissait désormais désuète. Elle avait dû renoncer à ses propres convictions pour les respecter, là était tout le paradoxe de sa situation. Elle avait désormais tout perdu. Sa terre natale ne la considérait plus que comme une traîtresse qu’il fallait exécuter publiquement pour l’exemple, sa propre famille s’était toujours sacrifiée, si loin que l’histoire s’en souvienne, pour la sécurité d’un nom, d’un homme dont elle avait abrégé la vie de ses propres mains, et la renierait probablement en apprenant cette nouvelle. Elle n’avait plus nulle part où aller, sinon un monde dont elle ne savait rien, sinon que leurs mœurs étaient totalement différentes de celles qui l’avaient façonnée.

    Deuxième sœur et dernière-née d’une fratrie de quatorze enfants, dont ses aînés obtiendront la complète charge suite au décès de leurs ancêtres, Tomoe ne gardera de ses parents qu’un vague souvenir, une volonté de voir leur terre unie sous le joug d’un seul homme respectueux de leur code d’honneur à tous. Etant l’une des deux seules femmes de cette grande famille livrée à elle-même, elle développera rapidement au fil des années une relation toute particulière avec son aînée Aoi, bien qu’elle ne délaissât aucun de ses douze frères.

    L’aîné Takamori, étant celui qui avait passé le plus de temps en compagnie des parents de la grande fratrie, hérita naturellement du statut de maître aux yeux de tous, et s’évertuait à leur enseigner ce qu’il avait retenu du désir de leurs défunts ascendants. Tomoe le considéra particulièrement dès son plus jeune âge pour le temps qu’il lui consacrait. Etant le repère principal de la petite fille, et en raison de la grande différence d’âge les séparant, celle-ci en vint rapidement à le considérer comme un père de substitution, n’ayant aucun souvenir de son paternel biologique. Si le mot d’ordre pour chacun des enfants avait toujours été la loyauté envers le souverain du pays, l’aîné de la fratrie s’était vu révéler la véritable motivation qu’abritait cette dévotion sans faille. Si les Gozen faisaient vœu de Loyauté depuis des générations envers les Tokugawa, ce n’était que pour gagner suffisamment d’influence et de proximité avec le pouvoir pour usurper celui-ci et s’ériger en parfaits protecteurs de la culture samouraï.

    Une servitude intéressée dont certains éléments de la famille n’approuvaient pas l’existence, mais tous se taisaient, la majorité souhaitant honorer la volonté de leurs défunts géniteurs en dépit de leurs croyances contraires. Même si la famille était désunie en privé, elle conservait l’apparence publique d’un groupe soudé, prêt à donner sa vie pour un seul homme, et excellant de plus dans la discipline des armes. Chacun des treize cadets s’était vu enseigner une discipline différente par l’aîné de la fratrie, en complément de la maîtrise du Nodachi qui s’imposait à tous. La jeune benjamine n’avait que quatre printemps lorsque l’heure de ce choix se présenta à elle. Son goût pour la poésie ne lui avait été inculqué que depuis peu par sa sœur aînée, qu’elle avait fini par prendre pour exemple, et c’est tout naturellement qu’elle opta, comme Aoi, pour apprendre la discipline du Naginata. Un choix qui initiera l’immuable complicité des seules femmes de la famille.

    Une complicité qui se révélera bien vite mise à l’épreuve. Le cadre dans lequel tous évoluaient était bien loin d’être idyllique. Takamori voyait son temps divisé entre l’éducation de sa fratrie et la protection d’un homme s’étant auto-proclamé empereur après avoir vaincu tous les puissants noms vivants au sein de cette contrée. Si nul n’était effectivement en mesure de vaincre cet homme dans un duel d’honneur, les désirs de s’approprier ce pouvoir se faisaient légion, et débouchaient tous sur une quantité de tentatives d’assassinats peu scrupuleuses. C’était envers cette menace permanente que la famille Gozen, parmi d’autres, devait lutter afin de préserver la vie du dirigeant. Une protection qui avait emporté les parents de toute la fratrie et qui, loin de s’apaiser, coûtait chaque jour la vie de plusieurs guerriers, assaillants ou protecteurs. L’entourage de la jeune Tomoe n’en fut toutefois pas altéré durant ses jeunes années, comme pour lui garantir une enfance heureuse, lui permettant d’être relativement assidue dans son apprentissage. Il était indéniable qu’elle possédait un talent inné pour manier tout un arsenal et observer la gestuelle de ses adversaires, de manière plus ou moins détaillée. Lorsqu’elle ne tenait pas d’arme entre les mains, c’était munie d’une plume d’oie qu’elle affrontait une feuille vierge, la gravant rapidement d’écrits reflétant sa vision du monde encore naïve. Assidue à comprendre le code d’honneur qui régissait sa caste, elle avait bien vite mis le doigt sur un fait pour le moins paradoxal. Sa lignée se revendiquait protectrice d’un homme, envers ceux qui désiraient prendre sa place, mais leur réel but était d’usurper la place de ce même homme. En ce sens, ils ne faisaient que s’arranger pour obtenir ce qu’ils désiraient, et châtiaient ceux qui avaient l’audace de désirer la même chose. Une ligne de comportement qu’on ne pouvait réellement qualifier de loyauté bienveillante. Elle en fit bien sûr part à son « instructeur », dont l’unique réaction fut de sermonner ardemment sa plus jeune élève, lui rappelant qu’il s’agissait là de la raison de leur existence à tous, et du souhait le plus cher de leurs parents. Un souhait qui était bien loin de lui plaire, alors qu’elle voyait encore le monde naïvement, novice dans son art.

    Ainsi commença-elle à se renfermer. Si sa vision des choses avait été si vivement critiquée, étais-ce parce qu’elle se trompait ? Ou bien parce qu’un jeu de pouvoir avait perverti les ambitions qu’on souhaitait lui inculquer ? Son jeune esprit ne retint bien vite que la seconde option. Son frère aîné avait entâché l’honneur de sa famille, et entraîné l’entièreté de sa famille dans le déshonneur. A partir de ce moment, si Tomoe parvenait à faire comme si de rien n’était auprès des siens, elle avait commencé à nourrir secrètement un désir de rendre au nom des Gozen sa véritable importance. Plus que de simples gardes du corps, ils faisaient partie d’un certain équilibre, qu’il aurait été malvenu de rompre. Sa voie avait été toute trouvée. Le destin ne semblait pourtant pas décidé à rendre sa progression des plus aisées.

    Relativement jeune et confiante, elle intégra à son tour la garde personnelle du général, qui avait toutefois changé depuis la dernière entrée en fonction d’un porteur du patronyme Gozen. L’empereur jalousé par tout le pays s’était retiré pour laisser la régence à son fils. Si la novice Hatamoto n’appréciait que moyennement la façon dont l’ancien dirigeant était parvenu à cette place, elle ne pouvait nier qu’il en était arrivé là grâce aux vertus qu’elle-même s’appliquait à respecter, et qu’il les avaient maintenues à l’ordre du jour pour chacun de ses sujets jusqu’à sa retraite. Son fils quant à lui s’avèrera beaucoup moins vertueux. L’un de ses premiers décrets fut l’instauration d’une garde rapprochée, qui contrairement à la garde classique, se verrait autorisée à se tenir au plus près de l’empereur en permanence.

    Un effectif dont elle eu l’honneur de faire partie très vite, remarquée grâce à son maniement exceptionnel de plusieurs armes. Sa sœur aînée avait elle-même fait partie de cette unité avant de tomber, comme beaucoup de ses frères, face aux ennemis du nouveau dirigeant, qui s’étaient grandement multipliés. Jusqu’à se retrouver l’unique survivante de sa lignée, combien de fois la benjamine avait-elle dû retenir ses larmes et l’envie de venger le nom des siens ? Bien trop de fois. Elle avait fini par ne plus autant les apprécier, à s’entraîner en solitaire, allant jusqu’à inventer son propre art, bien loin des enseignements de sa lignée, mais ils restaient liés à elle par le sang, aussi chaque mort venait assombrir un peu plus son faciès sans que cela ne soit remarqué.

    En dépit de leur proximité relative, Aoi ne lui aura cependant jamais révélé une chose. Le penchant inavouable de la descendance de l’ancien empereur était la cause de la constitution de sa garde rapprochée. Curieusement, celle-ci s’était vue essentiellement constituée de femmes dans la fleur de l’âge. Pour cet enfant noble, à qui son père avait tout donné, plus que de raison, oubliant parfois de lui inculquer les valeurs requises, avoir autant de clans différents à son service inconditionnel signifiait qu’il était libre de se constituer un réseau d’amantes aussi vaste qu’il le désirait.

    Tomoe fut bien évidemment l’une des cibles du dictateur peu vertueux. Si les autres femmes s’étaient souvent pliées à la volonté du dirigeant, dans une vaine quête de reconnaissance, la jeune Gozen ne lui permit jamais de poser le petit doigt sur sa peau blanche. Sa fonction était de protéger cet homme, et non de lui offrir sa virginité. Une chose que l’empereur, appréciant obtenir des choses complexes à posséder, finit par désirer plus que n’importe quoi d’autre au fil des mois. Une convoitise qui aboutira à la mort prématurée du Shogun, mettant ainsi un terme au harcèlement subi par la Bugeisha qui avait entre temps su trouver un homme capable de la désarmer, et de lui ravir ce qu’elle avait de plus précieux, sans pour autant la considérer comme une moins que rien. Ce même-homme qui finira par lui ôter ce qu’il lui avait offert de plus précieux.

    Déçue a de trop nombreuses reprises, Tomoe avait fini par se convaincre que le véritable sens de sa doctrine s’était perdu dans la nature humaine depuis bien longtemps au sein de sa terre natale, qui la traquait aujourd’hui. Un nouveau périple s’ouvrait dès lors à elle. Un monde dont elle ne savait rien était son seul moyen de survivre, d’apprendre, et de revenir clamer ce qui lui appartenait.

    Munie d’une puissance qu’elle avait secrètement développée sans en parler à quiconque, l’unique survivante de la lignée des Gozen se jura à cet instant que lors de sa prochaine visite au pays du fer, l’honneur des Gozen serait lavé et rétabli, et que la véritable signification du Bushidô serait de nouveau appliquée sur la terre des samourais.

    Et vous ?




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    Dernière édition par Gozen Tomoe le Sam 2 Mar - 18:26, édité 2 fois
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    Message par Gozen Tomoe Sam 2 Mar - 15:02

    Petit UP pour prévenir que cette fois, ma fiche est véritablement finie !
    Rikudo Sennin
    Rikudo Sennin
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    Message par Rikudo Sennin Sam 2 Mar - 18:32

    Hello et Bienvenue Smile

    Je me demandais justement comment tu allais incarner ce symbole japonais ^^ Hâte de découvrir la suite in rp Wink

    Tu es validée

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    « Ne recherche rien en dehors de toi-même » | Gozen Tomoe, chroniques d'une Onna-Bugeisha désavouée. Empty Re: « Ne recherche rien en dehors de toi-même » | Gozen Tomoe, chroniques d'une Onna-Bugeisha désavouée.

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